TECHNIQUES DE L’INTERVIEW RADIOPHONIQUE
TECHNIQUES DE L’INTERVIEW RADIOPHONIQUE
L’interview est une pièce essentielle de ton travail à la radio. C’est avec l’expérience et la pratique du métier que tu parviendras progressivement a la maîtriser.
Il s’agit d’un entretien entre un animateur ou un journaliste et un interlocuteur.
Il y a un troisième intervenant qu’on oublie souvent ; c’est l’auditeur. C’est en son nom que tu interroges la personne ressource. Tu ne dois jamais oublier cela.
Tu ne peux pas être spécialiste de tous les domaines. Voilà pourquoi, pour mieux faire comprendre certains événements aux auditeurs, tu dois aller interroger un spécialiste.
Objectifs
Par rapport à ce que tu veux, tu peux réaliser cinq (5) catégories d’interviews :
Ce jeu de questions-réponses que tu réalises avec le spécialiste pour mieux approfondir le sujet, est appelé interview "Explication".
Une interview peut te permettre aussi de faire connaître une personnalité ; c’est une interview "Portrait".
Une interview peut t’aider à faire parler le témoin d’un événement ; c’est une interview" Témoignage".
Il y a bien d’autres variantes d’interviews moins compliquées auxquelles tu pourras t’exercer aussi : micro-trottoir et interview "Déclaration" appelée couramment propos recueillis.
Formats
Selon la forme que prend l’interview, on distingue une entrevue, un entretien et un débat. C’est toujours la même démarche de questions-réponses dans un cas comme dans l’autre ; mais une entrevue concerne généralement deux intervenants ; l’entretien, deux et plus ; alors que le débat suppose la confrontation de points de vue différents sur un sujet.
Le Débat : Il existe plusieurs types de débats ; le face à face consiste en un dialogue compréhensible ; les deux interlocuteurs vont chacun dans son sens.
Il existe aussi le débat croisé dans lequel vous, animateur, tentez juste de contenir les invités; le débat complet dans lequel si tu es l’animateur, tu te fais à peine apercevoir et les invités deviennent les animateurs.
La table ronde : Cette émission se fait au moins à trois ; elle te permet avec tes invités d’explorer tous les aspects d’un sujet ou éventuellement de soulever des points de vue controversés. Tu aides ainsi les auditeurs à avoir des vues diversifiées sur un sujet donné.
La tribune est une autre forme de débat qui met face à face un animateur et un public ou les différentes composantes d’un public sur un sujet.
Evidemment, il faut savoir que ce n’est pas tout. Il existe d’autres genres et formats adaptés et même inventés pour les besoins de chaque journal, chaque radio ou chaque télévision.
Son intérêt
L’avantage de l’interview est qu’elle te donne une source d’information de première main. Ensuite, elle permet de personnaliser l’information ; elle répond au désir des auditeurs de savoir souvent ce que les autres (semblables, autorités ou hommes de la rue) pensent du sujet.
L’autre intérêt de l’interview se révèle en terme d’impact : les auditeurs sont plus réceptifs à une information qui vient directement de la bouche d’un témoin ou d’un spécialiste qu’à une information rapportée par le journaliste.
Ses Risques
Autant l’interview permet une démarche plus professionnelle, autant elle expose à des risques :
- Risque de manipulation de la part des interlocuteurs qui n’attendent qu’à utiliser le micro pour faire leur propre publicité ;
- Risque de désinformation des politiques tenant un discours éloigné de la réalité ;
- Risque de tomber sur des personnes qui racontent n’importe quoi pour le plaisir de passer à la radio ;
- Risque d’un discours trop spécialisé d’un trop brillant technicien ;
- Risque de recueillir des banalités d’une célébrité soucieuse de préserver son image ; etc.
Il y a donc lieu d’être très vigilant et de se préparer à l’avance. Retiens donc ceci : Une bonne interview est une interview préparé
COMMENT PREPARER UNE INTERVIEW
Cette phase comporte au moins trois (3) étapes : d’abord, se documenter ; ensuite, prendre contact et enfin élaborer son questionnaire.
Se documenter
Comme je te le disais, tu ne peux pas être spécialiste en tout. Alors le préalable lorsque tu veux aborder un domaine que tu ne maîtrises pas, c’est d’y avoir un minimum de connaissances. Ce travail de documentation t’évite de paraître ridicule ou de te faire manipuler par ton interlocuteur. Ce travail de recherche doit être rapide et efficace. Rapide, parce que tu ne disposes pas toujours de beaucoup de temps pour préparer ton interview ; efficace, parce qu’il faut savoir ce qu’on cherche vraiment et où le chercher.
- Ce que tu cherches : il s’agit de placer le sujet dans son contexte. Prenons l’interview d’un responsable local sur le trafic d’enfants dans ta communauté : tu dois te documenter sur l’ampleur du phénomène, son historique, les moyens de lutte mis en œuvre ; tu dois également savoir les implications de ton interlocuteur dans le processus de lutte contre phénomène ; ses idées aussi. Bref tu ne dois pas découvrir l’ampleur du phénomène à travers ton interview comme les auditeurs ; tu dois en savoir un peu avant.
- Où trouver ce que tu cherches : d’abord, auprès de ton association ; ensuite au service de documentation de la radio sur laquelle tu veux faire passer ton message ; les bibliothèques et les centres culturels ; les services de presse des services publics et des Ong impliquées dans la lutte contre le phénomènes ; enfin ton interlocuteur peut t’indiquer des ouvrages et tu peux avoir l’avis d’autres spécialistes aussi afin de diversifier les points de vue.
Une bonne documentation permet de rester dans le sujet, de distinguer la réalité des apparences et de résister à la désinformation.
La prise de contact
Ta position de quelqu’un qui veux interroger une personne a la radio ne te donne pas tous les droits. Avant d’interviewer quelqu’un, tu dois prendre contact avec lui ; tu ne débarques pas chez lui sans y être attendu.
Les bonnes manières et la politesse doivent être les premières règles à observer dans les prises de contact. Tu ne dois pas bousculer les gens parce que tu as urgemment besoin de faire parler les gens sur un sujet. Une bonne prise de contact situe mieux ton interlocuteur sur ce que tu veux et te permet à toi aussi de voir si c’est vraiment l’interlocuteur qu’il te faut.
Evite à ce premier contact de dévoiler tout ton sujet ; surtout ne donne pas à l’avance la liste des questions.
La plupart de tes interlocuteurs te l’exigeront ; dans ce cas, donnes-en juste les grandes lignes. Par exemple : Lui dire qu’au cours de cette interview vous parlerez entre autres d’abord de l’importance du phénomène dans la communauté ; ensuite ses causes et les résultats auxquels on est parvenu et enfin les perspectives. Ce schéma lui permet suffisamment de se préparer.
Prends soin de noter le nom précis de ton interlocuteur, le lieu et l’heure du rendez-vous avant de prendre congé.
L’élaboration d’un questionnaire
Tu prépares tes questions en tenant compte de quatre (4) choses au moins :
- Qui est-ce que tu interroges ? Est-ce un spécialiste, une personnalité célèbre, le commun des mortels, un homme politique.
- A quoi est destiné l’élément que tu vas recueillir ? Est-ce pour le journal, un magazine d’information ou pour un programme. Pour le journal, tu ne pourras pas par exemple dépasser 1’30 ; pour un magazine d’information, entre 2 et 5’ ; pour le programme, une interview peut aller jusqu’à 1 heure soutenue par des aérations musicales ou autres.
- Qu’est-ce que tu vises en sollicitant cette interview ? Est-ce pour informer, pour approfondir le sujet ou pour obtenir des réactions. tu dois pouvoir résumer ton objectif en une phrase.
Par exemple : Où en est le lutte contre le trafic des enfants dans notre communauté ? Et cela doit être ce qui t’oriente à toutes les phases.
- Comment tu dois t’y prendre pour y arriver ? Quels types de questions dois-tu poser. Il en existe quatre, quelle que soit la démarche choisie : Questions fermées, questions à choix multiples, questions ouvertes à champ large et questions ouvertes à champ restreint.
Questions fermées : elles induisent des réponses en un mot oui, non, peut-être, un chiffre ou un nom, je veux pas répondre). Ex : M. Alosse, des enfants victimes de trafic viennent de regagner leurs parents, êtes-vous satisfait ? Ils sont au nombre de combien ?
Questions à choix multiples : elles sont d’abord fermées avant d’offrir un choix entre plusieurs réponses proposées. Ex : M. Alosse, selon vous la réussite de cette opération vient-elle de l’adhésion des populations à la lutte, de l’efficacité des comités mis en place ou de la coopération entre pays voisins ?
Questions ouvertes à champ large : elles laissent toute la latitude à l’interlocuteur. Ex : M Alosse que pensez-vous de la manière dont la lutte a été menée jusqu’ici ?
Questions ouvertes à champ restreint (semi-ouvertes ou semi-fermées) : elles permettent des réponses plus canalisées. Ex : M. Alosse que ressentez-vous en accueillant ces enfants ? Ou M. Alosse, de quoi dépend le succès de telle opération ?
Dans un cas comme dans l’autre, tu es un médiateur entre la source d’information et les auditeurs, dont vous partagez surtout les préoccupations.
Quelques ficelles du métier
ü Commence toujours par une question banale pour décrisper l’interlocuteur et le mettre en confiance ; mais lorsque tu veux entretenir une ambiance de polémique, tu peux volontairement choisir de le heurter.
Ex : Il paraît que vous-même en tant que président du comité de surveillance vous n’avez pas hésité à envoyer un de vos enfants au Nigeria ?
ü Hiérarchise tes questions par ordre d’intérêt décroissant (l’essentiel avant le superflu)
ü Pose des questions courtes
ü Pose une seule interrogation par question
ü Evite de proposer de réponse dans la question ; Ex : Ne pensez-vous pas que le trafic d’enfants est une mauvaise chose. Demandez plutôt : Pourquoi pensez-vous que le trafic d’enfants est une mauvaise chose.
ü Ne fais pas des affirmations déguisées ; Ex : les chefs de villages encouragent eux-mêmes le trafic, qu’en pensez-vous ?
ü Il est toujours préférable de rédiger ses questions, ne serait-ce que pour mieux s’en passer.
COMMENT REALISER L’INTERVIEW
La mise en condition
Il faut mettre à l’aise l’interlocuteur : beaucoup de personnes sont impressionnées par le micro ; de brillants interlocuteurs perdent ainsi au cours d’une interview toutes leurs facultés. C’est ta tâche de les mettre en confiance. tu leur rappeles les règles du jeu, les précautions techniques à prendre ; fais si possible un essai de voix.
Il faut vérifier tous les aspects techniques : essai d’enregistrement, la vérification des piles si tu utilises un magnétophone portable ; le réglage de la modulation de ton enregistrement. Quel que soit son intérêt, une interview est inutilisable lorsqu’elle est mal enregistrée.
Comment conduire l’interview
Les présentations : Prends soin de présenter le thème et ton interlocuteur surtout lorsqu’il s’agit d’un direct ou d’un faux direct. Rappeles de temps à autre le nom de l’interlocuteur pour ceux qui prendraient l’interview en cours.
L’attitude : D’une manière générale, tes interlocuteurs seront sur leur garde ; alors n’en ajoute pas ; aide-les à se décrisper en n’utilisant pas ton micro comme une arme ; regarde-les amicalement dans les yeux pour les rassurer.
Le ton : Tu dois être toujours courtois ; ta voix doit être un ton de conversation même si le sujet t’oblige à pousser l’interlocuteur jusqu’à son dernier retranchement. Il est conseillé de vouvoyer ton interlocuteur plutôt que de le tutoyer. Cependant, avec un enfant, certains artistes ou sportifs bien connus, on peut utiliser le " Tu". Mais évitez les familiarités.
La souplesse : Essaie toujours de garder le contrôle de ton interview, quelle que soit la réputation ou le talent de ton interlocuteur ; tout en étant poli sois ferme, mais pas rigide. Tu dois savoir écouter ton interlocuteur en le laissant aller toujours au bout de ses idées.
L’attention : Tu dois être attentif et être capable d’utiliser les relances et les reformulations.
Conclure l’interview
Une phrase de synthèse, une formule imagée ou une anecdote sont toujours les bien venues pour conclure une interview. Tu dois la préparer ou pouvoir la susciter par la dernière question. Elle marque plus les auditeurs qu’une conclusion insipide. Et n’oublie pas de remercier l’interlocuteur, c’est très important pour développer les contacts.
COMMENT PREPARER ET ANIMER UNE TABLE RONDE
Tu as eu sans aucun doute déjà à animer une émission à la radio. Chacun a donné son opinion sur le sujet choisi au cours de cette émission. C’était un jeu de questions-réponses, n’est-ce pas ? Une fois tu as discuté seulement avec les membres de ton association ou de ton club ; une autre fois tu as entendu des gens discuter entre eux sur un sujet bien déterminé.
C’est ce qu’on appelle une table ronde. La table autour de laquelle les gens discutent n’est pas forcément ronde. La table peut être carrée, rectangle ou d’une autre forme ; peu importe, on appelle ce genre d’émission table ronde. L’essentiel est que chacun prenne la parole à tour de rôle ; et il faut y être au moins au nombre de trois.
Préparez votre Table Ronde
Pour animer une table ronde, tu dois d’abord la préparer.
- Cherche beaucoup d’informations possibles sur le sujet ;
- Choisis de bons participants qui peuvent bien en parler;
- Prends contact avec eux avant l’émission ;
- Trace un conducteur pour ton émission.
Pour conduire une bonne émission, tu ne dois négliger aucun aspect de cette étape. Je te conseille la démarche ci-dessous :
- Ecris les différents thèmes que tu veux aborder et répartis-les entre les intervenants ;
- Mets–les dans ton ordre de priorité ;
- Prévois le temps que tu veux consacrer à chaque aspect de la question ;
- Pense déjà si tu utiliseras oui ou non des aérations musicales ;
- Pense aux éléments que tu vas enregistrer à l’avance…
- Mets dans ton conducteur :
- Les différents aspects que tu veux aborder dans l’ordre que tu as choisi.
- Le temps que tu veux y consacrer.
- Le nom des participants et les points sur lesquels ils vont intervenir ;
- Les différentes questions (il est préférable que tu les écrives) ; Retiens qu’une réponse ne peut être claire que lorsque tu poses aussi ta question le plus clairement possible.
C’est seulement après tout cela que tu peux entrer en studio : soit pour enregistrer ton émission à diffuser après, soit pour passer directement à l’antenne.
En Studio
- Tu dois arriver avant les autres participants ;
- Vérifie si tu as toutes tes notes, ton questionnaire, ton conducteur et une copie du conducteur pour le technicien ou son assistant ;
- Lis ensemble ton conducteur avec le technicien pour vous mettre tous les deux d’accord sur le travail que tu veux qu’il fasse avec toi ;
- Explique aussi aux invités les règles du jeu : essai de voix, ajustement du micro, ne pas parler tous en même temps, précise leur à quel type d’auditeurs l’émission s’adresse…
C’est toi qui animes la table ronde
Le démarrage est important
- Présente le sujet et dis pourquoi il est intéressant d’en parler ;
- Présente les participants et leurs fonctions ;
- Ta première question doit permettre de rentrer directement dans le sujet ;
C’est toi qui diriges
- Sois ferme, mais poli envers celui qui ne respecte pas les règles du jeu ;
- Si quelqu’un ne répond pas à une question, relance-le ;
- Rétablis poliment la vérité si quelqu’un dit des faussetés ;
- Précise à chaque fois le nom de celui qui prend la parole ;
- Contrôle toujours le temps de prise de parole de chacun et regarde de temps en temps la pendule pour ne pas déborder ;
- Rappelle toutes les 15 minutes l’identification de la station, le thème et les noms des invités, si la table ronde dépasse un quart d’heure.
N’oublie pas de conclure
- Chacun peut conclure à tour de rôle ;
- Tu peux désigner aussi celui qui s’était bien illustré au cours l’émission pour le faire ;
- Toi-même tu peux faire aussi une synthèse avant de clôturer ;
- Tu clôtures en rappelant le thème débattu, les noms et les fonctions des invités.
COMMENT ELABORER UNE EMISSION
Nous prenons l’exemple d’une émission magazine. Nous avons dit que c’est une émission dans laquelle on met tout, mais de manière bien ordonnée.
Elle comporte des sons et des textes que tu dois sélectionner soigneusement selon leur intérêt.
C’est pourquoi je te conseille de bâtir ton émission d’abord sur papier.
Faire un plan d’émission
Trace un plan provisoire pour ton émission. Tu indiques par-là l’ordre dans lequel tu penses diffuser les éléments qui composent ton émission.
Par exemple :
- le son d’accroche ; c’est le son qui situe l’auditeur dans le contexte ou le cadre dans lequel se déroule le sujet ;
- le texte d’introduction
- la voix de M. X parlant de….
- la voix de Mme Y parlant de …
- les textes de liaison
- les textes de lancement d’un reportage ou d’une ambiance
Ta construction ainsi présentée n’est que le fruit de ta pensée. Il faut maintenant que tes oreilles te disent que les éléments choisis sont bons à entendre un à un et dans l’ordre dans lequel tu veux les placer.
Monter les éléments
Dans l’interview que tu as recueillie et les ambiances enregistrées, tu dois pouvoir :
- choisir les parties les plus intéressantes ;
- nettoyer chacun de ces segments des fautes, des répétitions, des longs silences inutiles et d’autres choses qui n’apportent rien au message que tu veux transmettre.
Chaque élément que tu choisis devra être :
- audible c’est-à-dire bien perçu par l’auditeur ;
- quelque chose de nouveau, pas quelque chose que tout le monde connaît déjà ;
- quelque chose qui préoccupe l’auditeur et qui est intéressant pour lui qu’on en parle.
Une émission magazine doit permettre de mieux comprendre un problème ou d’en apporter un éclairage nouveau.
Le travail qui consiste à sélectionner (à monter) minutieusement chacun de ces éléments est le montage.
Ecrire les textes
Nous avons dit qu’une émission est composée de sons, mais aussi de textes, n’est-ce pas ?
Maintenant que tu connais les sons que tu veux utiliser, tu dois écrire ton papier d’introduction, tes lancements, tes textes de liaison, les papiers d’explication, la chute et la désannonce.
- le papier d’introduction te permet d’annoncer le thème de l’émission, son intérêt pour l’auditeur, les noms et les qualités des intervenants et le plan de l’émission ;
- les lancements sont des textes très courts par lesquels tu annonces un son et son auteur ;
- les textes de liaison comme leur nom l’indique te permettent de faire le lien entre deux éléments ou deux parties ;
- les papiers d’explication sont les textes que tu as écrits dans un genre rédactionnel que tu as étudié ;
- la chute, c’est la conclusion du sujet que tu as traité ;
- la désannonce conclut toute l’émission.
Rythmer une émission
Dans une émission, le fond et la forme sont indissociables. Tu as des faits à relater, c’est bien ; tu as écrit de très bons textes et choisi des bons sons correspondants, c’est très bien.
Avant que ton émission ne soit une émission attrayante et que le message atteigne son but, il te reste à faire un travail d’articulation, de hiérarchisation, de présentation et d’habillage. La manière dont tu vas organiser l’espace de temps requis avec tes différents ingrédients donnera à l’émission son rythme.
Tes ingrédients, ce sont par exemple :
- la longueur relative des séquences,
- le mouvement intérieur des séquences,
- les éléments musicaux,
- la rapidité ou la lenteur des dialogues,
Tu dois concevoir ce travail d’organisation sous deux aspects : le rythme de construction et le rythme subjectif.
Le rythme de construction : c’est la longueur des séquences les unes par rapport aux autres. Il est conseillé de commencer par une séquence brève et forte abordant directement le sujet ; enchaîner avec des éléments plus longs et explicatifs et terminer par un élément court et percutant.
Tu dois ainsi structuré ton émission au maximum en trois parties : l’exposé, le développement, la conclusion. Chacune des parties est subdivisées en séquences plus ou moins longues et toujours de durées inégales. Les séquences les plus courtes seront dans la première partie, les plus longues dans la deuxième partie. La conclusion doit être concise et forte.
Le rythme subjectif : il concerne le rythme intérieur des séquences c’est-à-dire le timbre des voix, le débit des locuteurs, le choix des musiques et des ambiances sonores.
Les liaisons et les transitions : le discours radiophonique a aussi sa syntaxe ; il ne faut pas l’oublier. Comme dans une phrase, les éléments d’une émission doivent être reliés entre eux par des liaisons et des transitions pour passer d’une idée à une autre, d’un lieu à un autre ou d’un interlocuteur à un autre
- la liaison implicite : les éléments sont mis bout à bout et ne sont liés entre eux que par la logique et la cohérence de la succession des séquences.
- Les liaisons explicites : ce sont les liaisons musicales, les transitions sonores (ambiance ou bruitage), les" liaisons au son" (exemple du tapis musical accompagnant les titres d’un journal), les fondus enchaînés, le silence.
Elaborer un Conducteur d’émission
C’est le dernier stade de ton travail avant d’entrer en studio pour l’enregistrement de ton émission ou sa diffusion en direct. C’est un schéma du déroulement de ton émission.
Il se présente sous la forme d’un tableau. A la réalisation de l’émission, chacun des différents acteurs (animateur, technicien, assistant) a une copie. Le conducteur permet de coordonner tous les mouvements.
Sur ton conducteur, doit figurer :
- l’enchaînement et la durée des différents éléments (papiers, sons, disques…)
- noms des intervenants et identifications des éléments ;
- débuts et fins de phrases de papiers et des sons ;
- indications de réalisation (mixages, enchaînement, fond sonore…)
Tu as ci-dessous un exemple-type de conducteur dont tu peux t’inspirer.
MODELE DE CONDUCTEUR D’EMISSION
Emission |
Titre |
Producteur |
Studio |
Date |
Heure |
" Allo les Jeunes" |
"L’Insalubrité à Sotouboua" |
Etonam KONOU |
Vert |
13/12/2007 |
15H30 |
Source |
Eléments |
Indications |
Durée |
Temps absolu |
MAG 1 |
Indicatif de début |
A blanc |
30’’ |
30 ‘’ |
MICRO 1 |
Présentatrice, Introduction : Bonjour… ……………….la preuve que l’insalubrité est un véritable problème à Sotouboua. |
Sur générique |
15’’ |
45’’ |
MAG 1 |
Indicatif |
Remonter derrière micro |
10’’ |
55’’ |
MAG 2 |
K7 n°1, face A, micro-trottoir " Nous vivons avec des dépotoirs à nos portes …………….le moindre espace vide est transformé en WC. |
A blanc |
30’’ |
1’25 |
MICRO 1 |
Présentatrice : "Comment en est-on arrivé là…………. ………….M. Dao Dao, S.G de la commune : |
A blanc |
30’’ |
1’55 |
MAG 1 |
K7 n°2, face A, M. Dao Dao : Votre constat est juste………………… ………………….Nous ne sommes pas restés les bras croisés |
A blanc jusqu’à 1’30 et monter CD |
1’40 |
3’35 |
CD 1 |
Max Eman, « Sotouboua » face B, 3è seg. |
Monter sous micro et laisser à blanc 2’00 |
2’10 |
5’45 |
MAG 2 |
K7 n°1, face A Bruits de seaux d’eau usée déversés sur la voie et d’ordures jetées. |
5’’ à blanc puis mixer avec MAG 1. Perdre à 20’’ |
20’’ |
6'05 |
MAG 1 |
K n°2, face A, Mme Eugenie Lokou, Coordinatrice de l’ONG JDH : Il y a quelques années………………… ……………………la population ne nous a pas encouragés. |
A blanc après ambiance |
2’00 |
8’05 |
MICRO 1 |
Présentatrice : Qu’est-ce qui c’était réellement passé, M Tchamdja responsable des opérations de ramassage : |
A blanc |
30’’ |
8’35 |
MICRO 2 |
Invité, M. Tchamdja : Les gens se sont plaints surtout des tarifs proposés………………. ……………on ne pouvait plus réparer les charrettes tombées en panne. |
Micro 1 ouvert. Faire signe à 5’’ et glisser générique à 5’15 |
5’35 |
14’10 |
MAG 2 + MICRO 1 |
Indicatif de fin + Présentateur : Désannonce "C’était……… …………………….à la semaine prochaine. |
Remonter générique derrière micro |
45’’ |
14’55 |
Micro : microphone
Mag : magnétophone
CD : lecteur Disque–compact
K7 : cassette audio
Certaines radios communautaires utilisent la configuration numérique ; dans ce cas tout est encore plus facile. L’ensemble des éléments enregistrés est localisé sur un disque dur et chacun est identifiable par un nom de fichier.
AYENU Edoh Komlan
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